Bio
© photo Claire Curt
Julie Perrin est née en 1969 à Suresnes.
Elle vit et travaille à Bruxelles.
Elle a étudié le dessin et les arts plastiques à Blacheath et à Camberwell Art School à Londres avant de se spécialiser en peinture au Museum School of Fine Arts de Boston. Ses premières séries de natures mortes, présentent une matière puissante et des tons automnaux. À partir de la fin des années 90, Julie Perrin se tourne vers l’humain et entame un travail sur le visage qu’elle poursuivra durant presque dix ans. Depuis 2005, la peinture de Julie Perrin se tourne vers la nature, une nature silencieuse et immobile qui engage à se questionner sur notre place dans notre environnement, sur la part de réel et celle d’imaginaire. En parallèle, l’artiste explore depuis peu l’univers de la joaillerie à travers le dessin de bijoux.
« Dans son travail sur les bêtes ou les arbres, Julie Perrin revendique une présence picturale forte, tout en laissant ses motifs s’évanouir sur les réserves du support, des toiles ou des boîtes en bois laissées brutes. Les têtes sont dissociées de leur corps ; les arbres sont coupés de leurs racines ; ces motifs, qui sont pourtant des repères, sont sans points d’ancrage. Ils sont en transition dans le champ pictural, une trace fulgurante laissée à la surface du support…
Dans ces œuvres, la matière surgit d’un terrain aride, la couleur jaillit de surfaces vierges, et l’on assiste à une effusion violente, profonde, qui ne saurait se satisfaire des limites du cadre. Les touches explosent, vibrent et entrent en résonance, se condensent par endroits dans un regard perçant, ou la ligne élancée d’un tronc d’arbre. L’image n’est jamais figée, emportée par une énergie créatrice débordante. En perpétuel mouvement… Comme un visage ou un arbre. »
Virginie Gimaray
Expositions personnelles :
2019 – Galerie Georges Bessière, Noirmoutier-en-l’île, France
2019 – Ellia art gallery, Paris, France
2018 – Mairie du 4ème arrondissement, Paris, France
2017 – Galerie Mansart, Paris, France
2014 – Gallery by DM, Trouville, France
2013 – Silence, Galerie Claude-Samuel, Paris, France
2009 – Galerie Mathieu Lenormand, Paris, France
2008 – Galerie Yapa, Paris, France
2006 – Arbres Intérieurs, espace privé, Paris, France
2001 – Fish & Chips, espace privé, Paris, France
2000 – Tête en Boîtes, Androuet, Paris, France
1999 – Galerie Boulakia, Paris, France
1999 – La Passerelle, Montreuil, France
1999 – Galerie Robin Tourenne, Viaduc des arts, Paris, France
Expositions collectives :
2014 – Plant It, Galerie Mansart, Paris, France
2005 – La diagonale des arts, Cahors, France
1999 – Biennale de Malte, Malte
1995 – Hôtel Saint James et Albany, Paris, France
« ll y a eu dans les premiers temps du travail de Julie Perrin, des visages, certains diront des têtes mais en un mot des captations d’humains et pourquoi les évoquer à propos de cette exposition sur les arbres ? Parce que ces visages occupant toute la toile, s’imposaient intensément, sans complaisance. À cette expression frontale on ne pouvait échapper, ça n’expliquait pas, ça n’illustrait pas, ça imposait la question fondamentale du mystère de l’Autre. Alors, quelle est cette continuité dans l’œuvre de Julie Perrin à laquelle elle ne peut échapper et qu’elle aurait certainement bien du mal à nommer ? Car pour répondre il faut être les yeux qui reçoivent, qui voient le geste pictural. Cette symbiose entre le sujet et son essence, entre ce qui se voit et ce qui est invisible. Quelle trace est laissée qui nous met en relation avec la force que déploie un arbre, qui lui fait occuper et transformer l’air, l’espace ? La fragmentation de la toile ne raconte pas les hauteurs de l’arbre, ne précise pas le feuillu, mais nous met dans son bruissement, dans l’énergie de ce qui le fait exister, sa sève, cette matérialité organique invisible au regard. Alors de cette place de la peinture, ce qui nous est transmis est l’émotion d’un temps qui a existé avant nous et que nous espérons exister pour ceux à venir. »
Catherine Foussadier